Le mariage des ait atta à ksar lamaarka
- Par salimano joseph
- Le 01/08/2010
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Le mariage a une grande importance dans la culture amazighe en particulier à Ksar Lamaarka. Chez les Aït atta, le mariage est très important pour l’individu, c'est un sujet de préoccupation constant surtout pour les jeunes filles et celles qui ne sont pas encore mariées à l’âge de 25-30 ans sont plaintes par leur entourage chacun regrettant qu’elles n’aient pas eu « leur chance ». Il y a encore peu de temps, de nombreuses jeunes filles étaient mariées dès l’âge de 15 ans. Les nouvelles règles introduites par le récent Code de
Une famille qui possède un fils arrivé à l’age adulte aura comme souci principal de lui trouver une épouse s'il désire de se marier :
Les parents désignent l'homme ou la fille à épouser. Toute la famille a son mot à dire quant à la personne que le jeune adulte va épouser, car ce n’est pas seulement le mariage de deux personnes mais de deux familles qui se verraient plus ou moins agrandies et renforcées par ce mariage. La puissance d’une famille dépend donc entre autre des mariages... Les jeunes époux ont la possibilité de faire connaissance s'ils ne sont pas voisins ou membres d'une même famille, avec le consentement donc des parents.
Il arrive parfois, mais dans des cas exceptionnels, que les jeunes se mettent d'accord pour se marier après une amitié secrète; le mari en fait part à sa famille de manière discrète pour l'informer et demander la main de la future mariée à ses parents. La future mariée et son futur mari doivent se soumettre, chacun de son côté, à plusieurs préparations avant le déroulement de leur mariage.
Lorsque le mariage débute, Isli et Tislit sont considérés des princes au cours de leur mariage : Isli nomme ses ministres (Isnayn en berbère) qui se chargeront de l'organisation de la fête et du transport de tislit depuis son lieu de résidence jusqu'à celui du prince. Lors du premier jour dit chez Ait Atta 'Ass n'Osskkimo', les représentants du prince "Isnayen" généralement au nombre de trois se rendent à la maison de la princesse munis d'une valise pleine de trousseau modeste et de cadeaux de mariage que les "Isnayen" distribuent aux assistant(e)s au mariage à leur arrivée au soir. Ils sont accueillis chaleureusement par les invités de la mariée. Bientôt la grande cérémonie du henné prend lieu pendant la nuit après le dîner. Un groupe de femmes entoure la mariée et entame le fameux rituel du henné avec des chansons rythmiques de "Warrou" en plus de la danse d'"Ahidouss". Tout le monde est content au palis de la princesse. Son visage est alors voilé d'un tissu spécial, le foulard de couleur rouge et vert en soie dit "aâbrouk" et un collier en ambre dit "louban" est mis autour de son cou. Une couverture simple dite "ahrouy ou lizar" est épinglée avec des fibules dites "tisoughnasse".
Une fois la mariée chaussée de babouches dites "tikourbiyine" et embellie par quelques retouches esthétiques, le rituel du henné prend fin. les femmes chantent tout en répétant des répliques d'adieux et la danse d'"Ahidouss" se poursuit. Ensuite vient l'étape de départ à bonheur, les envoyés du mari accompagnés d'un groupe de famille de la princesse doivent vaincre la résistance livrée par les habitants du Ksar d'origine de la mariée qui s'opposent énergiquement à son départ.
- Ahidous la danse berbère :
À Ksar Lamaarka, le mariage des Ait Atta est célébré sur une place publique ou dans un enclos réservé à ce genre de cérémonies. La danse dite ahidous : une des danses les plus populaires et les plus importantes qui a un caractère collectif connu dans la société amazighe au Maroc. La danse diffère selon les régions et les ethnies berbères. C'est un moyen qui permet au groupe d'exprimer l'émotion partagée par les individus. L'art d'ahidouss ne se limite pas à la simple distraction, mais c'est un moyen de communication entre les individus et une expression de l'esprit collectif et de solidarité. Cette danse débute par l'alignement tout droit des danseurs. Puis quand les hommes commencent à rythmer leur mouvement avec du tambourin ( aguenza ), les danseuses désireuses de participer à la danse se positionnent devant les hommes, avec leur visage caché par un tissu ( Tahrouyt ), chaque femme tend sa main droite à celle du coté droit et sa main gauche à celle qui se trouve à sa gauche. L'un des hommes commence à chanter la poésie puis les autres hommes le répètent ensemble, après les chants des hommes et des femmes alternent. Pendant que les hommes jouent du tambourin (Aguenza ) avec un va-et-vient et répètent les refrains, les femmes gardent le silence, tout en suivant le mouvement rythmé de la danse. Chacune doit avoir appris dès son jeune âge les gestes et les rythmes à exécuter. Il faut connaître les paroles chantées, le sens des rythmes pour bien maitriser cette danse. La poésie berbère est poésie d'amour en général, elle chante l'amour, rien que l’amour. Cette danse chez les jeunes (bel homme ou belle fille ), différenciées par leurs coiffures, s’accompagne de sourire ou lancement du clin d’œil dans un langage secret presque impossible à décoder pour le non-initié.
Malheureusement beaucoup des traditions lors du mariage se dégradent. Les gens se marient toujours. Les mariages n'ont plus le même charme. Les coutumes ne sont plus respectées. Les habits ne sont plus les mêmes, le pantalon noir dépasse de la jellaba blanche, les cheveux longs ont fait leur apparition, les femmes dansent avec les talons hauts et portent des ceintures en pacotille( sans valeur) et de faux bijoux. Bien plus, la vie étant devenue chère, on préfère de simples cérémonies en famille où les femmes dansent entre elles la danse du ventre sur les rythmes des chansons modernes des villes (discothèques.....beldi.....).
Même si chaque chose a subi une touche de modernisme, le fond est demeuré intact. On n’a abandonné ni le tajine aux sept légumes ni le couscous aux raisins et pruneaux secs, ni le prestigieux thé marocain à la menthe irremplaçable boisson chaude, qui rafraîchit par sa saveur et par sa magie lors de ces mariages, avec le grand Siniya et ces vers en plus des gâteaux et kawkawes (arachides).
Proverbes courants au ksar[modifier]
Le dialecte marocain (le Darija ) est riche de proverbes populaires, des proverbes sur l’amour, la religion,la politique et d’autres, les peuples font recours aux proverbes, pour parler d’une expérience que l’on juge utile de rappeler, ou pour critiquer sans se faire arrêter. Ces proverbes se transmettent oralement. Voici un ensemble de proverbes marocains courament parlé au ksar comme ailleurs avec leur équivalent en français :
- • Celui qui a été mordu par le serpent, a peur de la corde : اللي عضو الحنش كيخاف من الحبل
- • Montre-lui, montre-lui s’il ne veut pas voir, pars et laisse-le : اأوريه أوريه إلى عما سير أو خليه
- • Demande conseil à celui qui en a fait l’expérience et non au médecin : سال المجرب لا تسال الطبيب
- • Le poison de mon pays vaut mieux que le miel des autres : قطران بلادي و لا عسل بلادات الناس
- • L’homme libre comprend d’un clin d’œil, et l’esclave d’un coup de poing : الحر بالغمزة و العبد بدبزة
- • Ton aîné d’un jour a plus d’astuce que toi : اللي فاتك بليلة فاتك بحيلة
- • Quand on paie moitié, on jette la moitié: عند رخصو تخلي نصو
- Ni l’âne ni les 7 francs : (La hmar la sebaâ Frank) se dit pour quelqu’un qui veut tout et risque de perdre tout.
- On n'achète pas les légumes avec des paroles (Lhdra Ma Tchra b L Khodra) : les paroles c'est du vent.
- le jour de votre fête est le jour de votre faim (Nhar Aidkoum youm jouakoum ), se dit des gens qui ne profitent pas de la festivité par référence à Aid Al Adha...
- Chaque brebis est suspendue par sa patte (Koul Na3ja kat 3lék men Kra3ha) : chacun est seul responsable de ses actes.
- Celui qui creuse un trou y tombe ( li hfer chi hfra iti7 fiha) : celui qui complote ou veut porter préjudice à autrui, subit toujours des revers ou est victime de ses propres méfaits.
- Les gouttes de pluie font la rivière :(nekta b nekt kay 7mel lwad ) il faut être patient dans la vie.
- Ce qu'on a gagné pendant la journée a été perdu la nuit : il faut savoir dépenser son argent utilement.
- Ô mariée ! Qui t'as trouvé belle ? - Ma mère et ma tante en face : (Chkoune chokrak a laarouss ? - Mma w khalti lli gbalti) = Les proches sont des faux témoins.
- Ma princesse est belle et elle l'est encore plus après son Hammam !! ("Lala zina ou zadha nour el hamam ") : C'est mauvais et c'est devenu encore pire !!
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